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Notre premiÚre nuit de ce périple, à Tallode, a été plutÎt reposante.
7h30, on ouvre les yeux, fraĂźches comme des gardons. On se lĂšve et, bonne nouvelle, pas de courbatures ! Le seul “hic” c’est une petite douleur au niveau des hanches Ă cause du sac. On doit avouer que l’on s’attendait Ă pire.
Nous rĂ©alisons rapidement que nous entendons la pluie dehors… Le temps n’est dĂ©cidĂ©ment pas avec nous đ Nous ne perdons pas le sourire pour autant: maintenant que nous sommes lĂ , ça n’est pas la pluie qui va nous arrĂȘter.
Maman relativise Ă sa façon en disant aux autres pĂšlerins que “nous n’avons pas Ă©tĂ© bĂ©nies par un prĂȘtre avant de partir hier, mais nous le sommes par le temps”. Je crois que lĂ , vu les douches que nous nous prenons, nous sommes plus que bĂ©nies !
9h15, nous avons pris un bon petit dej’, refermĂ© nos sacs, renfilĂ©es nos capes & pantalons de pluie. Nous sommes parĂ©es Ă attaquer cette nouvelle journĂ©e avec une Ă©tape de 15km pour aller jusqu’Ă Saint-Privat-d’Allier.
Nous passons plus d’1h sous la pluie avant que le temps ne se dĂ©gage.
MalgrĂ© tout notre attirail, nous sommes quand mĂȘme mouillĂ©es. Oui parce que les vĂȘtements de pluie sont impermĂ©ables mais ils ne laissent pas sortir l’humiditĂ©. RĂ©sultat, la condensation nous mouille autant que la pluie đ
Il y a quand mĂȘme des moment oĂč tu te demandes pourquoi tu t’infliges tout ça ?! Surtout quand ça n’est pas une dĂ©marche religieuse. MĂȘme Marguerite ne comprend pas et nous regarde passer, Ă la vitesse d’un escargot, avec un regard dubitatif.
Mais au final c’est peut-ĂȘtre ça que l’on vient chercher: d’aller Ă la vitesse d’un escargot, de prendre le temps au lieu de toujours courir (au lieu “d’engloutir les kilomĂštres” comme dirait maman), de vivre avec le stricte nĂ©cessaire car tout le superflu est bien trop lourd Ă porter, d’aller Ă son rythme tout en se dĂ©passant, d’avoir un regard diffĂ©rent sur toute cette nature qui nous entoure et que nous ne voyons mĂȘme plus…
Bon, on vous avoue que la nature pour le moment on ne la voit qu’Ă moitiĂ©: il pleut tellement que nous marchons en regardant nos pieds et on ne voit pas grand-chose Ă travers nos lunettes mouillĂ©es đ Finalement l’idĂ©e des lunettes-essuie-glace n’est peut-ĂȘtre pas si mal !
Nos pas nous guident jusqu’Ă la jolie petite chapelle St Roch. Le soleil a refait son apparition.
Ce qui est amusant, c’est qu’Ă l’intĂ©rieur nous tombons sur un poĂšme qui met le doigt sur le “pourquoi sommes-nous lĂ ?!” et qui nous touche beaucoup:
Je marcherai, je marcherai sous le soleil trop lourd,
Sous la pluie Ă verse et dans la tourmente.
En marchant le soleil réchauffera mon coeur de pierre,
La pluie fera de mes désirs un jardin.
A force d’user mes chaussures, j’userai mes habitudes.
Je marcherai et ma marche sera démarche.
J’irai moins au bout de la route qu’au bout de moi-mĂȘme.
PĂšlerin, il va dĂ©sarmĂ©, Ă la rencontre de lui-mĂȘme, des autres et de son seigneur.
Je serai pĂšlerin, je ne partirai pas seulement en voyage,
Je deviendrai moi-mĂȘme un voyage, un pĂšlerinage.Jean Debruynne
Nous reprenons la route en cogitant lĂ dessus et arrivons Ă Montbonnet oĂč nous nous arrĂȘtons pour manger un morceau. Ce midi ce sera encore lentilles !
Nous sommes à mi-chemin et, le temps étant en train de tourner à nouveau, nous ne nous attardons pas: 30 minutes aprÚs notre arrivée, on renfile nos sacs et reprenons la route.
Nous cheminons dans de jolies forĂȘts de sapins, oĂč nous apprĂ©cions les odeurs et le calme.
Voyant le temps devenir vraiment gris, nous remettons nos tenues de combat ! Yveline, qui n’a aucun Ă©quilibre Ă cause du poids de son sac Ă dos, en profite pour enlever un cailloux de sa chaussure: elle est Ă deux doigts de se casser la figure. Allez savoir pourquoi, nous en concluons qu’elle n’a pas la grĂące d’un flaman rose đ Fou-rire.
Nous arrivons ensuite dans une ville qui porte bien son nom:
Oui parce que les deux derniers kilomĂštres restants se dĂ©roulent dans un sous-bois, sur un chemin de terre (qui s’est transformĂ© en boue !), en pente, et avec des rochers partout. Et bien-sur la pluie nous accompagne toujours.
AprĂšs 1h de “marche” Ă 1 km/h nous arrivons enfin Ă Saint-Privat-d’Allier oĂč nous passerons la nuit. Soulagement !
Nous avons rĂ©servĂ© dans un gĂźte oĂč nous avons notre propre chambre et oĂč nous pourrons cuisiner ce soir. AprĂšs des Ă©tirements, une bonne douche chaude et une petite sucrerie pour remonter le moral de troupes, nous allons visiter le village et faire des courses.
Notre soirĂ©e se rĂ©sume Ă un repas en tĂȘte Ă tĂȘte, un peu d’Ă©criture et Ă 22h extinction des feux. Eh oui, nous sommes crevĂ©es đ
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5 réponses
Je pense que le Camino del Norte est le plus beau que jâai fait. Les paysages grandioses mâont littĂ©ralement portĂ©e. Jâai fait de magnifiques rencontres et ai gardĂ© des contacts. Bayonne /Santiago / Finesterre / Muxia = 1058 km un rĂ©gal !!
Je pense que tant que ma santé me le permettra je partirai chaque année.
Bonjour, lire votre post me rappelle bien des souvenirs quand je l\’ai fait avec ma fille en juin 2015. Buen camino !
Nous venons juste de rentrer… et avons dĂ©jĂ envie de repartir ! Quel bonheur de partager cette aventure entre mĂšre et filles. Des souvenirs inoubliables đ
Oui c\’est ça le problĂšme on peut dire quâune fois quâon a dĂ©couvert ce chemin on a plus envie de le quitter đ LâannĂ©e derniĂšre, je suis cette fois partie seule de la maison (prĂšs de Grenoble) Ă Cahors.
Cette annĂ©e, je suis partie le 7 mai de Bayonne avec un ami pour faire le chemin del Norte en Espagne le long de lâocĂ©an Atlantique. J\’ai aussi fait une semaine fin aoĂ»t avec ma fille qui ne peut pas venir avec moi chaque annĂ©e ayant des Ă©tudes Ă faire. On a trouvĂ© qu\’une semaine c\’Ă©tait bien court !
LâannĂ©e prochaine jâaimerai partir de la maison pour aller jusquâĂ Compostelle en une fois.
Ah ouiiiii, tu ne t’arrĂȘtes plus dis donc ! C’est une vraie drogue en fait la marche… ma mĂšre voudrait peut ĂȘtre faire le camino del norte, qu’en as tu pensĂ© ? đ