Curieux de découvrir un nouveau visage de la Colombie, nous avons mis le cap sur le village de Villavieja, point de départ pour visiter le désert de la Tatacoa. Ce dernier est divisé en deux zones, le désert gris (aussi appelé Los Hoyos) et le désert rouge (ou El Cuzco). Nous allons les visiter sur deux matinées pour éviter de de rôtir en plein soleil mais aussi parce que nous aimons prendre notre temps. Dans cet article, vous découvrirez le désert gris, et dans le prochain le désert rouge.
Avant de vous emmener avec nous pour voir ces deux endroits hors du temps, je voulais revenir sur le terme de « désert ». En effet, contrairement à ce que son nom indique, il ne s’agit pas réellement d’un désert mais plutôt d’une forêt tropicale, autrefois Luxuriante et remplie de lacs et de rivières, qui s’est asséchée et fossilisée. Au cours de millions d’années, elle s’est progressivement transformée en paysage semi-désertique que nous pouvons aujourd’hui admirer. Incroyable non ?
Maintenant que vous savez tout, c’est parti pour la visite ! 😊
Dimanche 23 Mars 2025: le désert gris
Nous sommes arrivés hier à Villavieja sous un soleil de plomb. Finit les températures fraîches de Salento, bonjour les 40C du désert !
Ce matin, on se réveille et on est déjà épuisés car nous avons eu suuuper chaud cette nuit. Avoir 2 ventilos dans la chambre c’est bien, mais quand il fait 25-30°C tout ce que ça fait c’est brasser de l’air chaud (et accessoirement faire du bruit). Nous ne sommes donc pas au top de notre forme en nous levant, mais la fatigue est vite remplacée par l’excitation d’aller visiter le désert gris aujourd’hui !!
À 8h, après un bon petit dej’ servie par Mathilda notre hôte, nous enfourchons la moto qu’elle nous loue et c’est parti pour l’aventure.
Le fait d’être sur un deux-roues, et le sentiment de liberté que cela nous offre, nous apporte instantanément beaucoup de bonheur.
Après 20 minutes de bitume, on arrive sur un sentier en terre et dépassons les bus de touristes et les caravanes de chevaux.

La végétation disparaît progressivement pour laisser la place à un paysage à la fois plat et raviné, qui s’étale à perte de vue. On s’arrête pour faire quelques photos, avant de reprendre la route sur notre bolide.


Nous arrivons dans le désert gris, qui porte bien son nom: tout est gris !


Nous suivons le lit de la rivière qui devait couler ici, et nous nous sentons tout petits au milieu de ces canyons.

Mais au fait, pourquoi il est gris ce désert ? Comme je vous l’ai dit un peu plus haut, il y a des millions d’années cette région était recouverte de forêt tropicale mais aussi d’eau. Au fil du temps, des sédiments d’argile, de calcaire et de silice se sont déposés puis solidifiés, créant ces reliefs et leurs donnant cette couleur grise.



Nous croisons un groupe d’une trentaine de personnes et on se dit que nous avons bien fait de visiter le désert de la Tatacoa par nos propres moyens. Il y a trop de bruit, trop d’agitation pour nous qui aimons admirer et ressentir les lieux.
Malgré tout, nous demandons à quelqu’un de nous prendre en photo ahah

Nous nous éloignons et prenons un sentier qui n’est pas emprunté par les groupes. Que c’est bon d’être libres et d’explorer comme bon nous semble. Nous nous retrouvons au milieu d’un large canyon qui a des allures lunaire.

Il n’y a pas un bruit mis à part celui de nos pieds qui s’enfoncent dans le sable, et celui d’une légère brise. Cette dernière nous fait un bien fou car il fait très très chaud. Nous savourons ce silence et la paisibilité des lieux.
Il ne ferait pas aussi chaud, et nous ne craindrions pas de nous perdre entre ces immenses canyons, je crois que nous continuerions notre balade pendant des heures tant le lieu nous paraît incroyable.
11h, ça cogne, nous avons chaud et transpirons à grosse goutte. Nous rêvons d’une bonne douche, ou plutôt de faire un saut dans l’une des piscines du désert. Quoi, il y a des piscines dans le désert ? Eh bien, figurez-vous que oui ! Lors des rares, mais fortes pluies, l’eau stagne et forme de petits bassins notamment grâce à l’argile qui empêche son infiltration rapide dans les sols. Les habitants, pour garder l’eau mais aussi pour permettre aux visiteurs de se rafraîchir, ont construits deux piscines semi-artificielles en récupérant cette eau; la plus connue étant celle de Los Hoyos (désert gris).
Comme vous nous connaissez un peu, vous savez que nous ne sommes pas de grands fans des bains de foule, nous avons donc décidé de braver la chaleur pour aller trouver un coin d’eau un peu plus tranquille.

Après 30 minutes à faire trempette en plein soleil, on crame et on décide de sortir de l’eau. Le timing est parfait car, juste à ce moment-là, deux bus de touristes débarquent, et on peut dire bye bye au calme. Il est temps pour nous de mettre les voiles et de trouver un endroit où manger.

Ça n’est pas bien difficile car il y a plusieurs petits « restaurants » sur la route. Devinez ce que je mange alors qu’il fait 40C ? Une soupe ! Chaude et même brûlante 🤣 Il faut dire que quand on est végétarien, il n’y a pas beaucoup de choix… Et, étonnamment, cette petite soupe est passée toute seule.

Malgré la chaleur écrasante, Jeff est tellement heureux qu’il ne veut pas rentrer tout de suite. Il nous fait donc faire un petit détour vers un point de vue à l’entrée du désert, où les arbres n’ont pas encore totalement disparus.

Nous y voyons également plein de cactus, qui ne sont pas tout petits comme nous avons l’habitude de les voir, mais qui sont littéralement des arbres ! C’est impressionnant 🌵


Nous rentrons ensuite « chez nous », pour essayer d’éviter les grosses chaleurs et nous reposer. Nous ne ressortons que le soir venu dans le village pour nous balader un peu et manger. Ou plutôt, nous FAIRE manger par les moustiques qui raffolent de nous, et en particulier de moi malgré la quantité danti-moustique dont je m’asperge. Et ils sont particulièrement fourbes, me piquant même sur les mains, les oreilles et les fesses ! Bref, je dois avoir une quarantaine de boutons qui me démangent sur tout le corps, c’est un vrai bonheur.
Au resto, nous testons un cocktail à base de cactus qui s’avère être plutôt bon !

Puis nous retournons dans notre chambre, qui s’est transformé en four, pour essayer de dormir.
Demain, on vous emmène dans le désert rouge qui est très différent mais tout aussi beau ! On vous bizowte vos faces 🥰


